Jeu de lettres chez Lady Marianne
Lady Marianne donne le jeu le lundi et on publie le dimanche.
Avec les lettres proposées, il faut faire des mots de 5 lettres au moins, et au moins 5 mots, puis les inclure dans un texte (sur le sujet, mais ce n'est pas obligatoire ) Si on ne fait pas de texte, il faut trouver le plus de mots possible.
cette semaine : A E I I C M P S S T T
nom commun -masculin : répéter ou écrire à la manière d'un perroquet sans comprendre les mots
Quand j'ai rencontré Yaël, nous ne sommes pas tout de suite devenues amies. Mais c'est une personne très active et à l'écoute des autres et, malgré nos grandes différences, notre amitié se tissait doucement avec le temps.
Un jour, elle m'a proposé de participer à un projet théâtral avec un de ses groupes d'étudiants étrangers. Si cela me tentait, le pacte tacite était que, pendant les répétitions, je noterais l'évolution de l'expression orale des étudiants. En parallèle, j'aiderais à la création des décors et costumes, tous faits en papier blanc.
Et nous voici parties pour de nombreux week-ends à Orléans puis Brest.
Si le texte de Beaumarchais est très beau, à la première séance il n'était qu'un épais magma qui faisait pitié : psittacisme et mauvaise prononciation lui donnaient un étrange aspect. On ne pouvait reconnaître aucun des personnages campés. J'estimais alors que cela ne nous menait qu'à une impasse.
J'avais tort !
J'ai été saisie par le travail de Yaël.
Elle les soumit à diverses mises en situation, travaillant sur le jeu corporel avant tout. Assis ou allongés sur un tapis, manipulant ou pas une caisse ou des petits bouts de papier, dans un éclairage puissant ou tamisé, demandant à l'un qu'il se taise pendant que les autres exprimaient ensemble une sorte de spasme... Toutes les situations de la pièce, tous les états d'âme de chaque personnage furent ainsi explorés par le groupe. Et personne ne pestait !
Moi, j'épiais le moindre geste, la moindre expression. Nous analysions cela en fin de séance et tout prenait petit à petit sens.
Lorsque tous les actes furent ainsi abordés, toutes les pistes explorées, le travail corporel cessa pour un temps pour attaquer vraiment celui de la langue.
Quelle surpise de découvrir l'impact de ces longs détours... Chacun avait saisi le rôle social de son personnage quelle que soit sa caste ; aucun n'imita l'autre. Les langues se déliaient... le texte prenait sens...
Tout en les écoutant, je me mettais alors à la calligraphie de textes sur le longues bandes de papier qui constituent certains décors...
Lorsqu'on arriva aux répétitions dans les décors et en costumes (chapeaux, bottes et capes...) le spectacle est devenu... magique !
Une belle aventure pour toute la troupe,
une belle réussite qui fut saluée par de nombreux spectateurs et par la presse locale...
Certaines se souviennent peut-être, c'était en 2011 :