Des lettres pour un mot
Lilou donne chaque lundi les lettres en vrac d’un mot mystère dont elle donne une définition.
rappel des règles : vous utilisez les lettres du mot mystère pour construire des mots de cinq lettres au moins. que vous introduisez dans un texte de votre choix ou cerise sur le gâteau un texte en rapport avec le mot trouvé.
cette semaine : A E E E O M G D L N N T T S
Couvent où on enfermait des jeunes filles pour les punir ou les châtier
Madelon n'avait jamais été un modèle de sagesse mais elle avait l'excuse d'avoir dû faire avec ce prénom si démodé qu'elle déteste depuis toujours. Elle le doit à ses tantes Léonne et Solange qui l'avaient imposé à sa pauvre mère. Elle s'étonne souvent que sa mère n'ait même pas songé à s'opposer sur ce point... Elle préfère oublier les allusions aux magdelonnettes qu'elle avait supportées à l'adolescence.
A présent, elle travaille dans un salon de coiffure.
Après son stage pendant lequel elle avait lavé tant de têtes et peiné à travailler sans gants, elle avait été embauchée. Au début, elle faisait surtout le ménage, devait monter à l'étage pour laver peignoirs et serviettes, tout cela en restant élégante et légère sur ses hauts talons... Plus d'une fois elle avait pensé qu'elle allait sortir de ses gonds mais, sagement, elle ne s'était jamais démontée. Elle ne s'était pas lamentée même si elle a craint parfois d'y laisser la santé.
Elle avait eu raison de tenir bon : elle était enfin montée en grade. Tout d'abord, modeste avancée, c'est à elle qu'on a demandé de défaire les nattes des petites filles. Puis c'est elle qui avait appliqué lentement le démêlant sur le crâne des clientes après le shampoing, massé d'un geste sûr et enfin délicatement démêlé leurs cheveux.
Un jour, elle avait été amenée à remplacer Agnès, la manucure. Les clientes l'avaient couverte d'éloges et elle était bêtement devenue rouge comme une tomate... Mais la patronne, qui était loin d'être sotte, lui confia ensuite régulièrement les ongles des clientes. Enfin, un jour, Madelon avait été officiellement désignée comme LA manucure du salon.
Ayant pris du galon, le montant de son salaire monta. Elle put régler ses dettes puis mettre de côté ce qu'elle appelait son "magot" puisqu'elle était encore logée chez sa mère.
Aujourd'hui, elle habite un joli petit logement à l'angle de la rue des Angelots et de l'impasse du Tonnelet, juste au-dessus du vieux manège de son enfance.
Nous admett(r)ons aisément qu'elle soit fière d'elle et heureuse...