Cycle de films "Regards oecuméniques"
Je n'ai pu assister qu'à deux séances de ce cycle
qui se déroule dans un vieux cinéma de quartier dans le 6ème
dommage qu'il n'y vienne que des personnes d'un "certain âge"...
Chaque année pour l’Epiphanie, la communauté orthodoxe d’Europe de l’Est organise des lancers de croix en Bulgarie, en Russie, en Roumanie, en Serbie et en Macédoine. Bonheur et prospérité sont assurés à celui qui parvient à attraper la croix. En 2014, une femme a attrapé la croix dans la ville de Stip, à l’est de la République de Macédoine. La femme a tenu bon, mais a été traitée de folle et a provoqué un tollé dans le village. « Dieu existe, son nom est Petrunya » s’inspire de cette histoire. Petrunya n’a pas de travail, vit encore avec ses parents, n’est physiquement pas la plus belle et n’a jamais eu de relation. Mais son esprit est libre et un peu rebelle puisqu’elle osera plonger dans la rivière pour attraper la croix avant tous les autres hommes. Teona Strugar Mitevska décrit les comportements extrémistes qui vont découler de cet événement et la force d’une femme à prôner un constat qu’elle trouve juste. A ses côtés, une autre femme, une journaliste qui va chercher à médiatiser cette affaire pour que ce combat contre les discriminations soit un exemple. « Dieu existe, son nom est Petrunya » est un film fort, parfois drôle, mais surtout un coup de colère contre une société qui ne laisse pas de place aux femmes.
Je n'adhère pas à l'intégralité de cette critique mais elle présente bien le film.
Petrunya n'a pas choisi de plonger je pense. Elle a suivi une impulsion après avoir subi un nouvel affront d'importance.
La Macédoine du Nord : c'est où ??? C'est en Europe !!!
C'est le combat d'une femme non contre les hommes mais contre la tradition. Elle doit aussi se battre contre sa propre mère. Elle, sûrement la seule diplômée de son village, est affectivement très immature. Rien n'est projeté dans ses réactions, aucune revendication "féministe" mais elle tient bon, parce que c'est juste et elle le fait simplement pour elle-même.
L'attitude du prêtre est typique d'un monde ancré dans le machisme et dans la soumission à la hiérarchie (que pour garder son poste ? que dans l'église ?)
Un film un peu dur qui fait réfléchir
Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle.
Il y a d'abord l'originalité de ce village à l'est de la Turquie où l'on emploie une langue sifflée.
Enfin : tout le monde la connaît, la comprend. Mais seuls Sibel et son père l'utilisent au quotidien. Les femmes aînées du village ne l'utilisent que pour donner des ordres ou critiquer Sibel.
Etre muette est considéré comme un handicap malfaisant par tous. Mais cela n'empêche pas les villageois de faire trimer Sibel toute la journée. Sa seule liberté, mais elle est de taille, c'est de ne pas être obligée d'être voilée... jusqu'à l'essai de mise au pas par son père pour garder le respect des villageois et son poste de maire.
En quête de reconnaissance, elle fait une belle rencontre mais découvre aussi la vérité sur le village...
Un très beau film, dans un cadre superbe